Calculateur de perte de minage en Iran
Calcul de votre perte en tant que mineur
Selon la loi iranienne, les mineurs doivent vendre 100 % de leur production à la Banque centrale. Le taux de rachat est de 15 000 rials par Bitcoin, alors que le marché coté à plus de 60 000 dollars.
Résultats
Taux de rachat actuel : 15 000 rials pour 1 Bitcoin (soit environ 0,25 dollars)
Valeur de marché actuelle : 60 000 dollars pour 1 Bitcoin
Les mineurs de cryptomonnaies en Iran doivent vendre tout leur minerai à la Banque centrale
Depuis janvier 2025, tout mineur de Bitcoin ou d’autres cryptomonnaies en Iran est obligé de vendre 100 % de sa production à la Banque centrale d’Iran (CBI). Ce n’est pas une suggestion. Ce n’est pas une option. C’est la loi. Et les mineurs qui ne respectent pas cette règle risquent des amendes lourdes, la saisie de leurs équipements, ou même une fermeture judiciaire de leur activité.
Avant 2025, l’Iran était l’un des rares pays au monde à encourager activement le minage de cryptomonnaies. Avec des tarifs d’électricité parmi les plus bas du monde, des milliers de mineurs - particuliers et entreprises - ont installé des fermes de minage dans tout le pays. Certains opéraient dans des garages, d’autres dans des entrepôts industriels. Mais ce qui était autrefois un secteur sauvage est devenu un bras financier de l’État.
La Banque centrale a pris le contrôle total. Elle exige désormais que chaque mineur soit licencié. Chaque machine doit être enregistrée. Chaque watt consommé est suivi. Et surtout : chaque Bitcoin, chaque Ethereum, chaque altcoin produit doit être livré à la CBI en échange de rials. Pas de vente sur les échanges privés. Pas de transferts vers des portefeuilles personnels. Pas de trading en dehors du système étatique.
Pourquoi l’Iran a imposé cette règle
Le pays est sous sanctions américaines depuis des décennies. Les banques internationales refusent de traiter avec les entreprises iraniennes. Les réserves en dollars ont fondu. L’inflation a atteint 50 % en 2024. Le rial a perdu plus de 90 % de sa valeur depuis 2018.
Face à cette crise, l’Iran a cherché une alternative : les cryptomonnaies. Mais pas pour les citoyens. Pour l’État.
Le Corps de la garde révolutionnaire islamique (IRGC) a commencé à construire des fermes de minage massives dès 2019. Une ferme de 175 mégawatts à Rafsanjan, construite avec des partenaires chinois, produit des milliers de Bitcoins par an. Ces actifs ne sont pas destinés aux Iraniens. Ils sont stockés dans des coffres sécurisés et utilisés pour acheter des biens essentiels à l’étranger - médicaments, équipements médicaux, pièces de rechange pour les centrales électriques - tout ce que les sanctions empêchent d’acheter en dollars.
La vente obligatoire permet à l’État de centraliser cette richesse. Sans elle, les mineurs privés auraient pu vendre leurs Bitcoins sur des plateformes en ligne, convertir en dollars via des P2P, et faire sortir de l’argent du pays. C’est exactement ce que le gouvernement veut éviter.
Comment ça marche en pratique
Voici comment un mineur iranien doit procéder aujourd’hui :
- Obtenir une licence de minage délivrée par la Banque centrale - sans laquelle tout équipement est illégal.
- Installer un système de suivi en temps réel fourni par la CBI, qui envoie les données de production directement aux serveurs de la banque.
- Transférer automatiquement chaque nouveau bloc miné vers un portefeuille contrôlé par l’État.
- Recevoir en échange un paiement en rials à un taux fixe déterminé chaque semaine par la CBI - bien en dessous du cours du marché.
Le taux de rachat est fixé à environ 15 000 rials par Bitcoin, alors que le cours mondial dépasse les 60 000 dollars. Cela revient à payer 0,25 dollar pour un Bitcoin qui vaut 60 000 dollars. Pour le mineur, c’est une perte énorme. Mais il n’a pas le choix. S’il refuse, il est poursuivi.
Les conséquences pour les mineurs
Les petits mineurs ont quasiment disparu. Un mineur familial avec 10 machines ne peut plus couvrir ses coûts d’électricité avec les rials qu’il reçoit. Beaucoup ont vendu leurs équipements à des entreprises étatiques ou ont cessé toute activité.
Les grandes fermes, elles, continuent - mais seulement si elles sont liées à l’IRGC ou à des entreprises d’État. Ces entités bénéficient de lignes d’alimentation dédiées, de subventions cachées, et d’une protection juridique. Elles ne sont pas soumises aux mêmes règles que les mineurs privés. Elles sont les seules à pouvoir négocier des contrats de vente en dehors du système, mais uniquement pour le compte de l’État.
Les entreprises de technologie qui vendaient des ASICs (machines de minage) ont vu leurs ventes chuter de 80 % en 2025. Les ateliers de réparation d’équipements de minage ont fermé. Les marchés noirs de matériel de minage ont fleuri, mais avec un risque élevé d’arrestation.
Le paradoxe énergétique
L’Iran souffre de coupures de courant récurrentes. En décembre 2024, plus de 40 villes ont connu des blackouts de plusieurs heures. Les autorités ont accusé les mines illégales d’être responsables. Mais les mines illégales sont rares. La plupart des consommations massives viennent des fermes étatiques.
Le paradoxe ? L’État a besoin de l’électricité pour miner - mais il ne peut pas en produire assez. Il a donc imposé des quotas de consommation pour les mineurs licenciés. Chaque mineur reçoit un quota mensuel de kilowattheures. Au-delà, il est pénalisé. Mais les fermes de l’IRGC ont des accès privilégiés. Elles ne sont pas soumises à ces quotas.
Cela crée un système à deux vitesses : les mineurs privés sont écrasés. Les mineurs d’État prospèrent. Et l’électricité continue de manquer pour les foyers.
La résistance silencieuse
Malgré la répression, certains Iraniens trouvent des moyens de contourner la loi. Des mineurs utilisent des logiciels modifiés pour masquer leur production. D’autres transfèrent des fractions de Bitcoin à des proches à l’étranger via des réseaux P2P. Des plateformes de trading clandestines fonctionnent sur Telegram, avec des paiements en rials ou en or.
La Fintech Association d’Iran a dénoncé les exigences de la Banque centrale comme une violation de la vie privée. Les mineurs doivent fournir des données personnelles - noms, adresses, numéros de téléphone, historique de consommation électrique - à un organisme qui les utilise pour traquer les dissidents. Plus de 1 million d’Iraniens ont été bloqués sur les échanges de crypto en 2025, simplement parce qu’ils essayaient d’acheter des Bitcoins pour protéger leur épargne.
La Banque centrale appelle cela "la lutte contre le capital fuyant". Les Iraniens appellent cela "voler leur chance de survivre".
Le digital rial : une autre arme
Parallèlement à la vente obligatoire de cryptos, la Banque centrale teste un nouveau projet : le digital rial. Ce n’est pas une cryptomonnaie. C’est une monnaie numérique contrôlée par l’État, lancée sur l’île de Kish.
Le digital rial permet au gouvernement de suivre chaque transaction. Il bloque les paiements vers des pays sanctionnés. Il limite les transferts vers l’étranger. Il est conçu pour remplacer les cryptomonnaies comme moyen de paiement - pas pour les combattre, mais pour les supplanter.
Le message est clair : vous ne pouvez pas utiliser le Bitcoin pour échapper au contrôle. Mais vous pouvez utiliser notre rial numérique - et nous saurons exactement ce que vous faites avec.
Que devient l’avenir du minage en Iran ?
Le minage de cryptomonnaies en Iran n’est pas mort. Il est simplement devenu un outil d’État. Les mineurs privés ont été éliminés. Les grandes fermes sont maintenant des extensions du pouvoir militaire et financier du régime.
La Banque centrale a réussi à canaliser des milliards de dollars de valeur en cryptos vers ses coffres. Elle a évité la fuite de capitaux. Elle a maintenu un flux de devises étrangères malgré les sanctions.
Mais au prix de quoi ? La confiance des citoyens. La liberté économique. L’accès à la technologie. Et l’avenir de l’innovation locale.
En 2025, l’Iran est devenu le seul pays au monde où miner des cryptomonnaies est une obligation légale - mais où la richesse produite n’appartient pas à ceux qui la créent. Ce n’est pas une révolution. C’est une nationalisation.
Les mineurs peuvent-ils encore gagner de l’argent en Iran ?
Non. Pas légalement. Les seuls "gains" sont des paiements en rials dévalués, bien en dessous du coût de l’électricité. Pour un mineur privé, rester dans le système, c’est perdre de l’argent. Quitter le système, c’est risquer la prison.
Le minage est-il toujours légal en Iran ?
Oui, mais uniquement si vous êtes licencié par la Banque centrale et que vous vendez 100 % de votre production à l’État. Tout autre minage est illégal et passible de sanctions pénales.
Quelle est la part de l’Iran dans le minage mondial ?
En 2025, l’Iran représente environ 4,5 % du minage mondial de Bitcoin - ce qui en fait le 5e pays le plus important. Mais 90 % de cette puissance est contrôlée par des entités étatiques ou liées à l’IRGC.
Pourquoi la Banque centrale fixe-t-elle un prix si bas pour les cryptos ?
Le prix fixe permet à l’État d’acheter des actifs numériques à un coût négligeable, puis de les revendre à l’étranger pour acheter des biens essentiels. C’est une forme de subvention cachée pour les importations. Le mineur paie la facture d’électricité. L’État s’approprie la valeur.
Les mineurs peuvent-ils déclarer leurs revenus à l’impôt ?
Non. La Banque centrale ne reconnaît pas les revenus en cryptos comme des revenus imposables. Elle les considère comme des biens d’État. Toute tentative de déclaration fiscale est interprétée comme une tentative de dissimulation et peut entraîner des poursuites.
Stephane Castellani
novembre 2, 2025 AT 13:26Cette loi est une catastrophe pour les Iraniens ordinaires.
René Fuentes
novembre 3, 2025 AT 19:39Je trouve ça fou qu’un pays puisse faire ça. L’Iran a transformé le minage en un outil d’oppression, pas en une innovation. Les mineurs ne sont plus des entrepreneurs, ils sont des esclaves numériques. Et le pire ? Personne ne parle de ça en dehors des cercles tech.
Je vois des gars en France qui spéculent sur le BTC comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo, alors que là-bas, c’est une question de survie. On oublie trop facilement que la technologie, c’est pas que du code - c’est des vies.
Martine Caillaud
novembre 4, 2025 AT 12:38Oh bien sûr, parce que quand l’État vole ton Bitcoin, c’est du "contrôle économique".
Si tu veux vraiment lutter contre la fuite des capitaux, pourquoi pas commencer par ne pas dévaluer ton monnaie à 90 % ?
Et puis bon, c’est pas comme si les Iraniens avaient d’autres moyens de protéger leur argent. Sérieusement, c’est du vol avec un badge de Banque Centrale.
Philippe Foubert
novembre 5, 2025 AT 09:10Le digital rial ? C’est juste la même merde, mais avec des blockchain privées et un API de traque.
Les gars qui pensent que la monnaie numérique = liberté sont complètement à côté de la plaque. L’État n’a pas besoin de détruire le BTC pour contrôler les gens - il suffit de le rendre inutile.
Et la preuve ? Les mineurs licenciés qui reçoivent 0,25 $ par BTC. C’est pas du minage, c’est un impôt sur la technologie.
Les ASICs sont devenus des objets de crime. Les réparateurs, des hors-la-loi. Et les jeunes qui veulent apprendre la tech ? Ils se tournent vers le hacking, parce que c’est le seul truc qui leur laisse une chance de gagner un peu de pouvoir.
james rocket
novembre 6, 2025 AT 19:53Le paradoxe énergétique est le vrai chef-d’œuvre ici. L’État utilise l’électricité pour miner, mais refuse d’en produire assez pour les foyers.
On a créé un système où les plus pauvres paient la facture, et les plus puissants prennent la valeur.
Le minage n’est pas mort en Iran. Il a juste changé de main. Et la main qui le tient, elle ne partage rien.
La technologie n’est jamais neutre. Ici, elle est devenue un instrument de répression. Et ça, c’est plus triste que n’importe quelle chute de prix.
Jeroen Vantorre
novembre 8, 2025 AT 09:37Les Iraniens ont choisi la crypto, maintenant ils doivent en assumer les conséquences. Si tu veux contourner les sanctions, tu te plies aux règles du jeu.
La CBI n’est pas un voleur, elle est un gardien. Elle protège la souveraineté nationale contre les parasites occidentaux.
Les mineurs privés ? Ils étaient des opportunistes qui profitaient d’un système laxiste. Maintenant, tout est transparent. Tout est légal. Et si tu veux gagner de l’argent, tu travailles pour l’État. C’est la logique d’une économie moderne.
Carmen Wong Fisch
novembre 10, 2025 AT 09:19Je trouve ça incroyablement banal. L’Iran fait ce que tous les régimes autoritaires font : ils prennent ce qui est utile, et ils écrasent tout le reste.
La crypto, c’était une bulle. Et maintenant, l’État a décidé de la pomper.
On parle de "nationalisation", mais c’est juste du capitalisme d’État avec un peu de technobabble.
Personne ne s’en soucie vraiment, sauf les geeks et les victimes. Et même eux, ils sont trop fatigués pour crier.
Blanche Dumass
novembre 12, 2025 AT 09:00La vraie question, c’est pas si c’est juste.
C’est si c’est durable.
Un État qui vole la richesse de ses citoyens pour survivre ne crée pas de résilience - il crée un volcan.
Les gens ne vont pas oublier.
Le digital rial ? Il va devenir un outil de contrôle. Mais les gens vont continuer à miner en cachette.
Parce que la technologie, elle ne respecte pas les frontières.
Elle respecte juste la soif de liberté.
Genevieve Dagenais
novembre 12, 2025 AT 10:26Il est inadmissible que des citoyens occidentaux, dans leur confort, jugent les décisions stratégiques d’un État souverain confronté à des sanctions d’une brutalité sans précédent.
La Banque centrale iranienne agit avec une rigueur morale qui mérite respect - elle préserve la stabilité monétaire d’une nation sous attaque économique permanente.
La vente obligatoire des cryptomonnaies n’est pas un vol, c’est une réquisition légitime au nom de la survie nationale.
Les mineurs privés, en cherchant à contourner le système, agissaient comme des traîtres à leur propre peuple.
Le digital rial, quant à lui, est une avancée civilisationnelle : il rétablit la transparence, l’ordre, et la dignité dans une économie autrefois anarchique.
Il est triste que les critiques proviennent de pays où la monnaie est manipulée par des banques privées et où les citoyens ne savent même plus ce qu’est la souveraineté.
Stéphane Couture
novembre 12, 2025 AT 20:46Imaginez : vous passez des nuits à faire tourner des ASICs, vous avez les mains brûlées par les ventilateurs, vous payez l’électricité en rials qui valent de moins en moins… et au final, vous recevez un virement de 3 euros pour un Bitcoin.
Et si vous tentez de le vendre ailleurs ? La police frappe à votre porte.
Le pire ? Vous n’êtes même pas le premier à le dire. Vous êtes juste le dernier à avoir encore un ordinateur allumé.
Le régime n’a pas tué la crypto.
Il l’a transformée en cercueil.
Et maintenant, il l’enterre avec vos mains.