Calculateur de consommation d'énergie du minage de cryptomonnaies
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Comparaison avec le réseau électrique algérien
En été 2024, les opérations de minage non déclarées ont consommé entre 15 et 20 mégawatts à l'heure de pointe. C'est l'équivalent de la consommation de 15 000 foyers pendant une période où le pays lutte déjà pour alimenter les climatiseurs, les hôpitaux et les écoles.
Impact sur les citoyens
Chaque machine de minage consomme en moyenne 1 500 kWh par mois, équivalent à la consommation mensuelle de 30 foyers. Avec le nombre de machines que vous avez sélectionné, votre activité représenterait :
Nombre d'habitants concernés
Équivalent à une perte de courant
En juillet 2025, l’Algérie a adopté la loi n°25-10, une mesure sans précédent qui interdit tout ce qui touche aux cryptomonnaies : les échanges, la détention, la promotion, et surtout, le minage. Ce n’est pas une simple restriction. C’est une interdiction totale, avec des peines de prison et des amendes lourdes. Et la raison principale ? L’énergie. Le réseau électrique algérien est déjà à bout de souffle, surtout en été, et le minage de cryptomonnaies a été identifié comme un goulot d’étranglement inacceptable.
Le minage, un poids insoutenable pour le réseau électrique
En Algérie, l’électricité est subventionnée à un prix de 0,035 $ le kWh - bien en dessous de la moyenne mondiale de 0,14 $. Cela rend le minage extrêmement rentable pour ceux qui ont accès à du matériel. Mais c’est aussi un désastre pour le réseau. Pendant l’été 2024, les opérations de minage non déclarées ont consommé entre 15 et 20 mégawatts à l’heure de pointe. Ce n’est pas une petite quantité. C’est l’équivalent de la consommation de 15 000 foyers pendant une période où le pays lutte déjà pour alimenter les climatiseurs, les hôpitaux et les écoles.
Le réseau national, géré par SONELGAZ, fonctionne déjà à 95 % de sa capacité en été. Ajouter des centaines de machines qui tournent 24h/24, 7j/7, sans aucune régulation, c’est comme demander à un générateur de 100 kW de faire le travail de 150 kW. Les coupures de courant sont devenues plus fréquentes dans certaines zones industrielles. Et ce n’est pas un hasard : les inspecteurs ont commencé à cibler les sites où la consommation électrique est 30 à 50 % plus élevée que la normale pour le type d’activité déclarée.
La loi n°25-10 : une interdiction totale, sans exception
La loi ne fait pas de distinction entre un étudiant avec trois cartes graphiques dans sa chambre et une ferme de minage industrielle. Tous sont visés. Même posséder des bitcoins, des ethereum ou tout autre crypto-actif est désormais un délit. Et ce n’est pas tout : promouvoir les cryptomonnaies - même sur les réseaux sociaux - peut vous valoir une amende de 200 000 à 1 000 000 dinars algériens (environ 1 500 à 7 700 $), voire jusqu’à un an de prison. Pour les récidivistes, les peines sont doublées.
Les autorités ont aussi interdit les VPN, une mesure qui bloque l’accès aux plateformes étrangères où les gens achètent ou échangent des cryptomonnaies. Cela montre que le gouvernement ne veut pas juste limiter le minage : il veut éradiquer complètement toute trace d’activité crypto sur son territoire.
Des conséquences concrètes pour les citoyens
Des milliers de personnes ont dû arrêter leurs opérations. Sur Reddit, un utilisateur nommé "DZCryptoMiner" a raconté avoir fermé une ferme de 12 machines qui lui rapportait 350 $ par mois. "Le risque de perdre tout mon matériel et d’aller en prison, ce n’est pas une affaire," a-t-il écrit. À Oran, un étudiant a vu ses 7 cartes graphiques confisquées par la police. Des rapports locaux comme El Watan ont confirmé plusieurs saisies similaires depuis juin 2025.
Les mineurs ne sont pas les seuls touchés. Les enseignants dans les universités ont commencé à éviter de parler de blockchain, même dans des cours techniques, par peur d’être accusés de "promotion". Les développeurs, eux, partent. Selon des données LinkedIn analysées par Startup Researcher, 37 % des développeurs algériens en blockchain ont quitté le pays entre 2023 et 2025, pour aller en Tunisie ou au Maroc, où les lois sont plus ouvertes.
Un contraste frappant avec la région
Alors que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Bahreïn ont créé des cadres légaux pour attirer les entreprises crypto, l’Algérie a choisi la voie opposée. Le UAE a déjà délivré 157 licences en 2025 et généré 2,1 milliards de dollars de transactions crypto au seul deuxième trimestre. L’Algérie, elle, est classée 112e sur 154 pays dans l’Indice mondial d’adoption des cryptomonnaies - une chute de 25 places en deux ans.
Même le Maroc, souvent perçu comme répressif, n’a jamais interdit la détention. L’Égypte interdit les échanges via les banques, mais pas la possession. La Tunisie autorise le minage sous licence. L’Algérie est la seule dans la région à criminaliser aussi largement - et à justifier cette interdiction par des raisons énergétiques, pas seulement financières.
Des critiques et des voix d’alerte
Des experts algériens dénoncent une opportunité manquée. Dr. Leila Bencharif, professeure en technologie financière à l’Université d’Alger, a souligné que l’Algérie dispose de 22 GW de potentiel solaire - plus que la capacité totale de production actuelle. "Pourquoi ne pas avoir utilisé cette énergie excédentaire pour le minage, plutôt que de la laisser gaspiller ?" a-t-elle demandé. Le minage pourrait avoir été un moteur d’innovation, de création d’emplois et même de développement des réseaux intelligents.
L’IMF a aussi pointé du doigt l’approche trop brutale : "Un encadrement ciblé, avec des normes d’efficacité énergétique, aurait été plus efficace qu’une interdiction totale." Mais le gouvernement reste ferme. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, affirme qu’un seul bitcoin miné consomme 1 500 kWh - l’équivalent de la consommation mensuelle de 30 foyers. Pour lui, c’est une question de survie du réseau.
Et maintenant ?
Le gouvernement a alloué 1,2 milliard de dinars (9,2 millions de dollars) en 2025 pour renforcer les unités de cybersécurité chargées de traquer les activités crypto. Les inspections se multiplient, surtout dans les zones industrielles. Il n’y a pas de voie légale pour miner ou posséder des cryptomonnaies en Algérie. Et aucune révision de la loi n’est prévue à court terme.
Le seul espoir de changement pourrait venir de la recherche. L’équipe de Dr. Bencharif travaille sur un rapport proposant un modèle de minage régulé, alimenté par les panneaux solaires dans le Sud. Si ce rapport est pris au sérieux, il pourrait ouvrir une porte - mais pour l’instant, c’est une idée, pas une politique.
En attendant, les machines restent silencieuses. Les foyers qui avaient espéré gagner un complément de revenu doivent désormais trouver d’autres moyens. Et l’Algérie, en voulant protéger son électricité, a peut-être aussi coupé un fil de son avenir numérique.
Pourquoi l’Algérie a-t-elle interdit le minage de cryptomonnaies ?
L’Algérie a interdit le minage principalement parce que les opérations de minage consomment trop d’électricité, mettant en péril le réseau national. Pendant l’été 2024, des mineurs non déclarés ont consommé jusqu’à 20 MW à l’heure de pointe - l’équivalent de 15 000 foyers. Le pays, déjà confronté à des pénuries d’électricité, a jugé cette consommation inacceptable. La loi n°25-10 cible spécifiquement cette surcharge énergétique, en plus de protéger la stabilité financière.
Est-ce que posséder des bitcoins est illégal en Algérie ?
Oui. La loi n°25-10 interdit non seulement le minage et les échanges, mais aussi la simple détention de cryptomonnaies. Posséder des bitcoins, ethereum ou tout autre actif numérique est considéré comme un délit pénal, passible de prison et d’amendes. Il n’existe aucune exception pour les particuliers.
Quelles sont les sanctions pour ceux qui minent en Algérie ?
Les sanctions vont de deux mois à un an de prison et une amende de 200 000 à 1 000 000 dinars algériens (environ 1 500 à 7 700 $). Pour les récidivistes, les peines sont doublées : jusqu’à deux ans de prison et 2 000 000 dinars d’amende. Les autorités peuvent aussi saisir et détruire tout équipement utilisé pour le minage, y compris les ordinateurs et les cartes graphiques.
Le minage de cryptomonnaies en proof-of-stake est-il autorisé ?
Non. La loi n°25-10 interdit toute forme de minage, quelle que soit la méthode utilisée - proof-of-work, proof-of-stake ou autre. Le texte de la loi ne fait aucune distinction entre les algorithmes. Toute activité de production ou de distribution de cryptomonnaies est interdite, sans exception.
Les VPN sont-ils interdits en Algérie à cause de la loi crypto ?
Oui. La loi n°25-10 a été accompagnée d’une interdiction des VPN, afin de bloquer l’accès aux plateformes étrangères de trading et de minage. Cette mesure vise à empêcher les citoyens de contourner l’interdiction en utilisant des services en ligne situés à l’étranger. L’utilisation de VPN pour accéder à des cryptomonnaies est désormais considérée comme un acte de contournement illégal.
Les banques algériennes permettent-elles les transactions en cryptomonnaies ?
Non. Toutes les banques et institutions financières en Algérie sont interdites de traiter des transactions en cryptomonnaies. La loi n°25-10 oblige les banques à bloquer tout transfert lié à des actifs numériques. Les comptes suspects sont surveillés, et les transactions suspectes sont signalées aux autorités. Il n’existe aucune banque ou service financier légal en Algérie qui accepte les cryptomonnaies.
Quel est l’impact de cette interdiction sur l’économie algérienne ?
L’impact est double. D’un côté, le gouvernement affirme que l’interdiction protège les ménages contre les risques financiers et préserve l’énergie. De l’autre, des études montrent que les pays qui encadrent les cryptomonnaies attirent plus d’investissements et de startups. L’Algérie a perdu des talents : 37 % des développeurs blockchain ont quitté le pays depuis 2023. Le pays risque de se couper d’une révolution technologique mondiale, tout en dépensant des millions pour faire respecter une interdiction.