Violations de change étranger liées aux cryptomonnaies au Maroc en 2025
Mary Rhoton 25 novembre 2025 13

Calculateur de taxe sur les gains en cryptomonnaies

Calculez simplement la taxe de 15 % applicable sur vos gains en cryptomonnaies au Maroc en 2025. Les plateformes licenciées par Bank Al-Maghrib exigeent une déclaration des gains et le paiement de cette taxe.

Résultat du calcul

Taxe de 15 %
Total à déclarer

Remarque : Le non-paiement de cette taxe peut entraîner des pénalités supplémentaires. Les transactions effectuées sur des plateformes non autorisées sont illégales et peuvent entraîner des amendes importantes.

En 2017, le Maroc a interdit totalement les cryptomonnaies. Pas de Bitcoin, pas d’Ethereum, pas même d’achat sur une plateforme étrangère. L’explication ? Des violations des lois sur le change étranger. Le gouvernement craignait que les citoyens ne contournent les contrôles des devises, n’envoient de l’argent à l’étranger sans autorisation, ou ne financent des activités illégales. Pendant sept ans, cette interdiction a été stricte. Personne ne pouvait trader, miner ou utiliser des cryptos pour payer des biens. Mais en 2025, tout a changé.

De l’interdiction totale à un cadre légal encadré

En 2024, Bank Al-Maghrib, la banque centrale marocaine, a annoncé un tournant majeur. Après des années d’études, de consultations avec le FMI et la Banque mondiale, un nouveau projet de loi a été finalisé. Il n’y a plus d’interdiction générale. Les cryptomonnaies sont désormais légales… mais uniquement sous contrôle.

Depuis début 2025, seules les plateformes de trading licenciées par Bank Al-Maghrib peuvent opérer au Maroc. Ces plateformes doivent respecter des règles strictes : vérification des clients (KYC), surveillance des transactions, déclaration des mouvements suspects, et paiement d’une taxe de 15 % sur les gains en cryptomonnaies. Si vous voulez acheter du Bitcoin, vous devez le faire sur une plateforme marocaine agréée. Point final.

Le but ? Ne pas bloquer l’innovation, mais empêcher les fuites de devises. Le Maroc veut contrôler les flux financiers. C’est pourquoi les cryptomonnaies ne peuvent pas être utilisées pour payer des importations, des services à l’étranger ou pour transférer de l’argent hors du pays. Les entreprises doivent toujours passer par les banques traditionnelles pour leurs transactions internationales.

Les violations les plus courantes et leurs sanctions

Même avec ce nouveau cadre, les violations de change étranger liées aux cryptomonnaies existent toujours. Et les sanctions sont sévères.

Si vous achetez ou vendez des cryptos sur une plateforme non autorisée - même si elle est basée à l’étranger - vous commettez une infraction. Cela inclut les échanges P2P (peer-to-peer) où vous payez en dirhams et recevez des cryptos directement d’un particulier. Ces transactions sont considérées comme des transferts de devises non déclarés.

Les amendes varient selon votre statut :

  • Particuliers : entre 20 000 et 100 000 MAD (environ 2 000 à 10 000 USD)
  • Entreprises : jusqu’à 500 000 MAD (environ 50 000 USD)

En cas de récidive, les autorités peuvent aller plus loin : saisie d’actifs, blocage de comptes bancaires, ou même poursuites pénales. Les plateformes non autorisées qui opèrent dans le pays - même en ligne - sont ciblées en priorité. En 2025, plusieurs sites d’échange étrangers ont été bloqués par les fournisseurs d’accès internet au Maroc.

Le minage reste interdit - et pour une bonne raison

Vous pouvez trader des cryptos légalement. Mais vous ne pouvez pas les miner. Le minage reste totalement interdit depuis 2017, et cette règle n’a pas changé en 2025.

Pourquoi ? Parce que le minage consomme beaucoup d’électricité. Et cette électricité est subventionnée par l’État. Les mineurs achètent aussi des équipements à l’étranger - en dollars ou en euros - ce qui crée des sorties de devises non contrôlées. Le gouvernement ne veut pas que des centaines de mineurs privés utilisent les ressources publiques pour générer des actifs qui ne sont pas soumis à la régulation.

En 2025, les autorités ont mené plusieurs opérations contre des fermes de minage clandestines dans les régions de Casablanca et de Fès. Des centaines de serveurs ont été saisis. Les propriétaires ont été condamnés à des amendes et à des peines de prison avec sursis.

Des personnes échangent des dirhams contre des cryptos dans un café de Casablanca, sous l'œil d'un policier.

Comment les Marocains contournent encore les règles

Malgré les sanctions, beaucoup de Marocains continuent d’utiliser des cryptomonnaies. Comment ? En passant par des canaux informels.

Les plateformes OTC (Over-The-Counter) ont explosé. Des particuliers se retrouvent dans des cafés ou sur des groupes Telegram pour échanger des dirhams contre des BTC ou des USDT. Ce n’est pas légal. Mais c’est difficile à surveiller. Les autorités n’ont pas les moyens de suivre chaque transaction privée.

Certains utilisent des portefeuilles non-custodiaux (comme Trust Wallet ou MetaMask) pour stocker leurs cryptos. Ils ne les vendent pas au Maroc, mais les gardent comme un actif de réserve. D’autres envoient de l’argent à des proches à l’étranger, qui achètent des cryptos pour eux. C’est un cercle vicieux : les règles existent, mais l’application reste difficile.

Le e-Dirham : la réponse du gouvernement

Le Maroc ne veut pas seulement contrôler les cryptomonnaies privées. Il veut en créer une propre.

Bank Al-Maghrib a lancé le e-Dirham, une monnaie numérique d’État. C’est une version digitale du dirham, pilotée par la banque centrale. Le premier pilote a été conclu en 2024. Le second, lancé en 2025 en collaboration avec la Banque centrale d’Égypte et la Banque mondiale, teste des transferts transfrontaliers entre les deux pays.

Le but ? Remplacer les transferts en cryptos par des paiements sécurisés, traçables, et contrôlés. Si vous voulez envoyer de l’argent à un parent en France, vous utilisez l’e-Dirham, pas le Bitcoin. Le gouvernement espère que cette solution officielle réduira la demande pour les cryptos privées.

Le e-Dirham numérique traverse une passerelle digitale vers l'Égypte, tandis que les cryptos privées sont entravées.

Et maintenant ? Ce que vous devez faire

Si vous êtes un particulier :

  • Ne tradez que sur les plateformes agréées par Bank Al-Maghrib (liste publiée sur leur site)
  • Ne miniez jamais - c’est illégal et risqué
  • Ne payez jamais des biens ou services à l’étranger avec des cryptos
  • Conservez vos reçus et déclarez vos gains : 15 % de taxe sur les profits

Si vous êtes une entreprise :

  • Ne proposez pas de paiement en cryptos à vos clients
  • Ne stockez pas de cryptos dans vos comptes bancaires
  • Si vous voulez investir dans des actifs numériques, faites-le via un fonds agréé

Le Maroc ne veut pas dire non à la technologie. Il veut juste la garder sous contrôle. Les cryptomonnaies ne sont pas un problème en soi. C’est leur usage pour contourner les règles de change qui pose problème.

Le marché marocain en 2025 : une croissance sous surveillance

Malgré les restrictions, le marché des cryptomonnaies au Maroc a grandi. En 2025, il est estimé à près de 280 millions de dollars. Ce n’est pas un boom, mais une croissance stable, encadrée.

Les plateformes licenciées enregistrent des millions de transactions par mois. Les jeunes générations, surtout à Casablanca et Rabat, utilisent les cryptos comme un outil d’épargne, pas comme une monnaie de paiement. Et cela, le gouvernement l’accepte - tant que tout est tracé, déclaré, et contrôlé.

Le Maroc n’est pas comme le Nigeria, où les cryptos sont massivement utilisées pour les paiements. Il n’est pas non plus comme le Canada, où le minage est encouragé. Il est différent. Il est prudent. Il veut être le leader régional de la finance numérique… sans perdre le contrôle de sa monnaie.

Est-ce légal d’acheter des cryptomonnaies au Maroc en 2025 ?

Oui, mais uniquement sur les plateformes de trading licenciées par Bank Al-Maghrib. Toute transaction sur une plateforme étrangère ou un échange P2P non agréé est illégale et peut entraîner des amendes de 20 000 à 100 000 MAD pour les particuliers.

Puis-je miner des cryptomonnaies au Maroc ?

Non. Le minage de cryptomonnaies est strictement interdit depuis 2017. Les autorités ont saisi des centaines d’équipements en 2024 et 2025. Cette interdiction est liée aux risques de fuites de devises et à la surconsommation d’électricité subventionnée.

Les cryptomonnaies peuvent-elles être utilisées pour payer à l’étranger ?

Non. Le Maroc interdit l’utilisation des cryptomonnaies pour les paiements internationaux, les importations ou les transferts de fonds hors du pays. Les entreprises doivent utiliser les canaux bancaires traditionnels pour toutes les transactions transfrontalières.

Quelle est la taxe sur les gains en cryptomonnaies au Maroc ?

Les gains provenant de la vente ou de l’échange de cryptomonnaies sont soumis à une taxe de 15 % sur les bénéfices. Cette taxe doit être déclarée à l’administration fiscale marocaine. Le non-respect peut entraîner des pénalités supplémentaires.

Qu’est-ce que le e-Dirham ?

Le e-Dirham est une monnaie numérique d’État, pilotée par Bank Al-Maghrib. Il s’agit d’une version digitale du dirham marocain, conçue pour remplacer les paiements en espèces et les transferts en cryptomonnaies. Un deuxième pilote, en cours avec l’Égypte et la Banque mondiale, teste les transferts transfrontaliers sécurisés.

13 Commentaires

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    jerome houix

    novembre 26, 2025 AT 03:06

    C’est un bon compromis, vraiment. Le Maroc a trouvé un équilibre entre innovation et contrôle. Je trouve ça mature.

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    Aurelien Amsellem

    novembre 26, 2025 AT 06:42

    Ok mais sérieusement, qui croit encore que la banque centrale peut contrôler quelque chose dans un monde décentralisé ? Vous croyez vraiment que les gens vont arrêter d’acheter du BTC sur Binance parce qu’un gars en costume à Rabat dit non ?

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    Lass Diaby

    novembre 27, 2025 AT 02:13

    moi je suis du mali et j'ai vu des gens ici qui achete crypto avec cash en rue... le maroc fait comme nous, mais avec plus de regles. c'est pas mal, mais c'est dur de controler les gens qui veulent juste survivre.

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    Patrick Hochstenbach

    novembre 28, 2025 AT 22:56

    Attention à ne pas confondre contrôle et répression. Le fait que les plateformes soient licenciées ne veut pas dire qu'elles sont moins sûres. Au contraire, le KYC et la traçabilité protègent les utilisateurs contre les arnaques. J'ai vu trop de gens perdre tout sur des exchanges non régulés en Afrique de l'Ouest. Le Maroc fait bien.

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    Sophie Spillone

    novembre 29, 2025 AT 19:37

    OH MON DIEU. On dirait que le Maroc a sorti un livre de 400 pages sur comment tuer l'innovation avec des tampons administratifs. 15% de taxe ?! Sur des gains en BTC ?! C'est comme si tu taxais la lumière du soleil. Je pleure pour les jeunes qui veulent juste être libres. 😭💸

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    Nicole Flores

    décembre 1, 2025 AT 15:30

    Le e-Dirham ? Bien sûr. C’est juste un prétexte pour surveiller tout le monde. Le FMI a mis la main dessus. Vous croyez que c’est pour vous protéger ? Non. Pour vous contrôler. Attendez que le gouvernement bloque vos comptes si vous achetez trop de Bitcoin. C’est déjà arrivé en Venezuela. Ils sont en train de faire la même chose ici.

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    Nathalie Verhaeghe

    décembre 2, 2025 AT 05:33

    Le fait que le minage soit interdit est logique. L’électricité au Maroc est subventionnée, et les mineurs consomment comme des fous. Si tu veux miner, paie le prix réel de l’énergie. Et si tu veux trader, utilise les plateformes agréées. C’est pas compliqué. 🤷‍♀️📊

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    Danielle Kempf

    décembre 3, 2025 AT 00:14

    Il est inacceptable que des citoyens puissent contourner les lois de change en utilisant des actifs non régulés. Le Maroc a le devoir de protéger son économie et la valeur de sa monnaie. Ceux qui contournent ces règles ne sont pas des innovateurs, ils sont des délinquants financiers.

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    Elise Barthalow

    décembre 3, 2025 AT 13:15

    je comprends les règles mais j’achète quand même du usdt en p2p… c’est juste plus facile. j’espère qu’ils vont pas tout bloquer. 😅

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    Sophie Wallner

    décembre 4, 2025 AT 07:19

    15% de taxe sur les gains en crypto ? Wow. Le Maroc vient de créer la première crypto-taxe au monde qui est plus élevée que la TVA. Bravo.

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    Monique Wasserman

    décembre 5, 2025 AT 09:16

    La régulation prudente du Maroc constitue un modèle exemplaire pour les pays en développement confrontés aux défis de la désintermédiation financière. Il est impératif que les autorités maintiennent leur rigueur afin de préserver l'intégrité du système monétaire national.

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    Babette Silber

    décembre 6, 2025 AT 22:42

    Le e-Dirham… encore un truc pour nous surveiller. J’ai vu des gars se faire arrêter pour avoir un portefeuille non-custodial. Ils vont bientôt nous faire porter des bracelets électroniques pour tracker nos transactions. 😂

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    Tainá Viviane

    décembre 8, 2025 AT 08:22

    Il est moralement inacceptable de permettre la spéculation sur des actifs non garantis alors que des familles peinent à payer leur électricité. Le gouvernement agit avec responsabilité.

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