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Le Koweït a pris une décision rare dans le monde arabe : il a interdit complètement toutes les activités liées aux cryptomonnaies. Ce n’est pas une simple mise en garde. Ce n’est pas un encadrement strict. C’est une interdiction totale, appliquée par plusieurs ministères en même temps, avec des sanctions pénales pour les contrevenants. Depuis juillet 2023, il est illégal de miner, d’acheter, de vendre, d’échanger ou même d’accepter des cryptomonnaies comme paiement au Koweït.
Une interdiction coordonnée, pas une simple déclaration
Ce n’est pas la Banque centrale du Koweït (CBK) qui a agi seule. Elle a été rejointe par l’Autorité des marchés des capitaux, l’Unité de régulation des assurances, le ministère du Commerce et de l’Industrie, et le ministère des Affaires de la jeunesse. Ensemble, ils ont publié cinq circulaires différentes, toutes convergentes. Chacune ciblait un secteur : les banques, les sociétés de financement, les assureurs, les entreprises commerciales. Résultat ? Aucun acteur financier koweïtien ne peut légalement toucher aux cryptomonnaies. Pas de dépôt. Pas de transfert. Pas de conversion. Pas d’intermédiation.La Banque centrale a interdit expressément aux banques locales d’accepter les cryptomonnaies comme moyen de paiement dans les transactions en ligne. Même les plateformes de commerce électronique locales ne peuvent pas offrir cette option. Le ministère des Finances ne les reconnaît pas non plus pour les paiements publics ou les contrats administratifs. En clair, les cryptomonnaies n’existent pas dans le système financier officiel du Koweït.
Le mining, une menace pour l’électricité
Le plus surprenant ? Le Koweït était l’un des endroits les moins chers au monde pour miner du Bitcoin. En 2022, il coûtait environ 1 400 dollars pour miner un Bitcoin ici, contre plus de 18 000 dollars au Texas. Pourquoi ? Parce que l’électricité est fortement subventionnée. Les ménages et les entreprises paient presque rien pour consommer de l’énergie.Cela a attiré des mineurs clandestins. En avril 2025, le ministère de l’Intérieur a révélé avoir identifié plus de 1 000 sites de mining illégaux dans tout le pays. Certains étaient dans des entrepôts, d’autres dans des appartements, certains même dans des bâtiments publics. Ces machines consomment une énorme quantité d’électricité. Selon les données du ministère de l’Électricité, du Gaz et de l’Énergie renouvelable, le seul mining de Bitcoin consomme environ 140 336 gigawattheures par an. C’est plus que ce que consomme tout un pays comme l’Ukraine ou la Malaisie.
Le résultat ? Des coupures de courant, des surcharges sur les réseaux, des risques pour la sécurité publique. Le gouvernement a réagi en invoquant plusieurs lois : la loi sur l’industrie (n° 56 de 1996), le code pénal (n° 16 de 1960), la loi sur la régulation des technologies (CITRA), et la loi municipale. Miner des cryptomonnaies, c’est donc non seulement illégal, c’est un délit pénal.
Une position unique dans la région du Golfe
Dans le Conseil de coopération du Golfe, le Koweït est l’extrémiste. Le Qatar, qui avait aussi interdit les cryptomonnaies, prépare un cadre légal pour les actifs numériques dans sa zone financière, avec une mise en œuvre prévue pour le deuxième trimestre 2025. Les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite et Oman ont tous lancé des projets de monnaie numérique de banque centrale (CBDC) ou des licences pour des plateformes de crypto.Le Koweït, lui, ne bouge pas. Il ne veut pas de Bitcoin. Il ne veut pas de Ethereum. Il ne veut même pas de projets pilotes. Il considère que les cryptomonnaies sont incompatibles avec son modèle financier, basé sur la stabilité, la transparence et le contrôle centralisé. Le gouvernement affirme que les cryptos favorisent le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme - un argument qu’il soutient par la mise en œuvre de la recommandation 15 du Groupe d’action financière (GAFI).
Protection des consommateurs et prévention
La Banque centrale du Koweït n’a pas seulement interdit. Elle a aussi prévenu. Elle a demandé au ministère du Commerce de publier des avertissements publics sur les risques des cryptomonnaies. Les gens sont informés : les prix sont volatils, les plateformes sont souvent frauduleuses, les pertes sont irréversibles. Il n’y a pas de protection des consommateurs, pas de recours en cas de piratage, pas de garantie de remboursement.Les autorités ont aussi insisté sur le fait qu’aucune licence n’a jamais été délivrée pour des services liés aux actifs virtuels - et aucune ne le sera. Cela rend tout effort pour créer une entreprise de crypto au Koweït non seulement risqué, mais illégal.
Et maintenant ? Vers une monnaie numérique d’État ?
Même si les cryptomonnaies privées sont bannies, le Koweït explore peut-être une autre voie : une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Des études de faisabilité sont en cours, mais aucune annonce officielle n’a encore été faite. Ce serait une monnaie contrôlée par l’État, intégrée au système bancaire, sans anonymat, sans volatilité. Cela correspondrait à la philosophie du pays : innovation, mais sous contrôle total.Le Koweït a aussi récemment adopté la loi sur les Sukuk - des titres de dette conformes à la charia - et autorisé l’émission de 30 milliards de dinars koweïtiens (97 milliards de dollars) en obligations d’État. Ces instruments financiers traditionnels, solides et régulés, sont clairement la priorité du gouvernement. Il veut attirer les investisseurs avec de la stabilité, pas avec la spéculation.
Les conséquences pour les particuliers
Si vous êtes un Koweïtien et que vous possédez des cryptomonnaies, vous n’êtes pas arrêté pour avoir acheté. Mais si vous les utilisez pour payer, les échanger, ou pire, si vous minez, vous risquez une amende, la saisie de vos équipements, voire une poursuite pénale. Les autorités ont déjà saisi des centaines de mineurs, avec des équipements débranchés et des ordinateurs confisqués.Les expatriés vivant au Koweït doivent aussi faire attention. Les banques locales refusent désormais toute transaction suspecte. Si vous essayez de transférer des bitcoins vers un compte koweïtien, votre virement sera bloqué. Votre compte peut même être fermé.
Un modèle qui dure
Le Koweït ne semble pas vouloir revenir en arrière. L’interdiction est en place depuis plus de deux ans, et les actions d’application se sont intensifiées. Les arrestations, les saisies, les avertissements publics - tout cela montre que le gouvernement est déterminé. Il ne veut pas jouer avec le feu. Il ne veut pas de dépendance à des actifs hors contrôle. Il préfère l’électricité pour ses citoyens, plutôt que pour des machines qui créent de la richesse pour d’autres.En 2025, le Koweït reste l’exception la plus stricte du Golfe. Alors que les autres pays essaient de tirer profit de la révolution numérique, lui choisit la sécurité. Il a fait son choix. Et il ne le changera pas de sitôt.
Pourquoi le Koweït interdit-il les cryptomonnaies alors qu’il a de l’électricité bon marché ?
Le Koweït a une électricité très bon marché, ce qui le rendait idéal pour le mining. Mais le gouvernement a choisi de protéger son réseau électrique et son système financier plutôt que de tirer profit de cette opportunité. Il considère que la consommation d’énergie par les mineurs menace la stabilité du réseau et que les cryptomonnaies sont trop risquées pour les citoyens et l’économie.
Est-ce illégal d’acheter des cryptomonnaies en dehors du Koweït ?
Acheter des cryptomonnaies à l’étranger n’est pas explicitement interdit par la loi, mais les autorités ne les reconnaissent pas. Les banques koweïtiennes bloquent tout transfert vers ou depuis des portefeuilles cryptos. Utiliser ces actifs pour payer, échanger ou miner au Koweït est illégal et punissable par la loi.
Les banques koweïtiennes acceptent-elles les paiements en crypto ?
Non. La Banque centrale du Koweït a interdit formellement à toutes les banques, sociétés de financement et entreprises de change d’accepter, d’échanger ou de traiter des cryptomonnaies. Cela inclut les paiements en ligne, les transferts et les services d’intermédiation.
Quelles sont les sanctions pour le mining illégal au Koweït ?
Les mineurs illégaux risquent la confiscation de leurs équipements, des amendes importantes, et même des poursuites pénales. Les autorités appliquent plusieurs lois existantes, notamment celles sur l’industrie, la sécurité publique et la régulation des technologies. Les cas sont transmis à la police et au parquet.
Le Koweït va-t-il lancer sa propre monnaie numérique ?
Des études de faisabilité pour une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) sont en cours, mais aucune décision n’a été prise. Le gouvernement privilégie les instruments financiers traditionnels comme les Sukuk et les obligations d’État. Une CBDC serait contrôlée par l’État, contrairement aux cryptomonnaies privées qui sont interdites.
maxime plomion
novembre 15, 2025 AT 19:08Le Koweït a raison. L’électricité, c’est pour les gens, pas pour des machines qui créent de la richesse virtuelle. 140 TWh pour du Bitcoin ? C’est du délire. On préfère garder le courant pour les climatiseurs et les familles.
Sophie Wallner
novembre 16, 2025 AT 14:21Oh ben voyons. Un pays qui interdit le Bitcoin parce qu’il a trop d’électricité bon marché. C’est comme interdire les glaces parce qu’on a trop de frigo. 😒
Frederic von
novembre 16, 2025 AT 16:57Je trouve ça fascinant. Le Koweït choisit la stabilité, pas la spéculation. Dans un monde où tout va vite, ils disent non à ce qui ne peut pas être contrôlé. C’est courageux. Et puis, franchement, qui veut vraiment que son voisin mine du BTC dans son appartement ? 🤫
Danielle Kempf
novembre 17, 2025 AT 19:00Il est scandalant que des individus puissent encore penser que les cryptomonnaies sont une innovation. Elles sont une menace pour l’ordre financier, la sécurité nationale, et la moralité économique. Le Koweït fait preuve d’une sagesse rare, et les pays occidentaux devraient l’imiter.
Babette Silber
novembre 18, 2025 AT 05:15FRANCE : on laisse les crypto-pirates s’enrichir. KOWEÏT : on les arrête. Qui est le pays civilisé ici ? 🇰🇼🔥 #Respect
Tainá Viviane
novembre 20, 2025 AT 03:41La consommation énergétique est un problème, mais la réponse n’est pas l’interdiction totale. C’est une réaction de peur, pas de stratégie. Les Émirats ont trouvé un équilibre. Le Koweït, lui, préfère la rigidité.
Collin T.
novembre 21, 2025 AT 00:10Et si c’était juste pour cacher que le pétrole commence à baisser ? Ils veulent contrôler tout ce qui pourrait déstabiliser leur modèle. La crypto, c’est juste un prétexte. Le vrai but, c’est de garder le pouvoir. 🤔
Anne Georgiev Longuet
novembre 22, 2025 AT 11:55Je trouve ça horrible. Les gens veulent être libres. Interdire la crypto, c’est comme interdire internet. On est en 2025, pas en 1925. 🚫💻 #Liberté
Thierry Mangin
novembre 22, 2025 AT 20:36Vous croyez que c’est pour l’électricité ? Non. C’est le FBI qui a pressé. Les USA ont peur que le Koweït devienne un refuge pour les hackers. C’est un coup géopolitique. Personne ne parle de ça. 😳
Nathalie Verhaeghe
novembre 23, 2025 AT 02:27Je suis belge, et je dois dire que je trouve cette approche extrêmement mature. En Belgique, on laisse tout le monde miner, puis on se retrouve avec des factures d’électricité en hausse et des gens ruinés par des scams. Le Koweït a choisi de protéger ses citoyens. C’est rare, et c’est bien. Les CBDC, c’est la voie logique - contrôlée, sécurisée, transparente. Pas de mysticisme numérique.
Le fait que le pays ait utilisé cinq autorités différentes pour unir ses efforts montre une coordination rare. C’est pas du populisme, c’est de la gouvernance. Et le fait qu’ils aient déjà saisi plus de 1 000 sites de mining ? C’est du sérieux. Pas de discours, que des actes.
La comparaison avec l’Ukraine est choquante. 140 TWh, c’est plus que la consommation annuelle d’un pays entier. Et on nous dit que c’est « innovant » ? Non, c’est une absurdité énergétique. Le Koweït a fait le choix de la responsabilité. C’est un modèle à étudier, pas à moquer.
Je trouve aussi intéressant qu’ils n’interdisent pas l’achat à l’étranger - seulement l’usage local. C’est une nuance importante. Ils ne punissent pas la pensée, mais l’action. Et ils ont mis en place des avertissements publics clairs. Pas de tromperie. Pas de manipulation. Juste une loi, et une explication.
La prochaine étape, c’est la CBDC. Et je parie que ce sera l’une des plus sécurisées du monde. Pas d’anonymat, pas de volatilité, pas de fraude. Juste une monnaie d’État, intégrée, fiable. C’est exactement ce que les gens veulent - sans le bruit des crypto-trolls.
Je ne suis pas anti-technologie. Je suis pro-sécurité. Et le Koweït, là, est en train de réécrire la règle du jeu. Bravo.
Rene Gomez
novembre 24, 2025 AT 13:10Je sais que certains disent que c’est trop radical mais bon… écoutez, j’ai vu un cousin à moi qui a perdu 20 000 € sur une plateforme de crypto qui a disparu du jour au lendemain. Il pleurait comme un gosse. Et là, le Koweït, ils disent « non » à tout ça. Pas de faux espoir. Pas de promesses de millions. Juste la réalité : si tu veux jouer, c’est chez toi, mais pas ici. Et franchement, je trouve ça super sain. Les gens ont besoin de protection, pas de fakenews de type « investis dans Doge et tu deviendras riche ».
Et puis la partie électricité ? C’est un point qu’on oublie trop. Tu sais combien de maisons on pourrait éclairer avec l’énergie qu’un seul gros centre de mining consomme ? Des centaines. Des centaines de familles qui ont froid ou qui ne peuvent pas allumer leur clim’ en plein été. Le Koweït, il a choisi les gens. Pas les machines. Et moi, je dis merci.
Je suis pas pro-crypto, je suis pro-logic. Et ce pays-là, il fait preuve d’un bon sens rare. On devrait regarder ce qu’ils font, pas rigoler.
Et pour ceux qui disent « mais c’est pas la liberté »… la liberté, c’est pas d’être ruiné par un scam. La liberté, c’est d’être protégé. Et là, ils protègent.
Je suis pas koweïtien, mais je respecte. 🙌
Elise Barthalow
novembre 25, 2025 AT 08:46Je trouve ça cool qu’un pays choisisse de dire non à la folie. Le Koweït n’est pas contre la technologie, il est contre la démesure. Et franchement, j’adore cette attitude. 🌿
Monique Wasserman
novembre 27, 2025 AT 06:23Il convient de souligner que l’interdiction intégrale des actifs numériques décentralisés par les autorités koweïtiennes constitue une manifestation exemplaire de la primauté du cadre légal sur les turbulences spéculatives. Cette posture, fondée sur la préservation de l’intégrité du système financier national, illustre une vision étatique rigoureuse, à laquelle les démocraties libérales devraient, à juste titre, s’inspirer.