Miner de crypto au Nigeria : lois et restrictions en 2025
Mary Rhoton 11 août 2025 6

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Miner de crypto au Nigeria : est-ce légal en 2025 ?

Beaucoup pensent que miner des cryptomonnaies au Nigeria est interdit. Ce n’est pas vrai. Il n’existe pas de loi qui interdise explicitement le minage de Bitcoin ou d’autres cryptos. Mais ce n’est pas non plus un terrain libre. En 2025, le minage existe dans une zone grise : ni totalement légal, ni totalement illégal. Ce qui compte, c’est comment vous le faites. Si vous utilisez des plateformes non enregistrées, vous prenez un risque énorme. Si vous respectez les nouvelles règles, vous pouvez miner légalement - mais ça demande du travail, de l’argent et de la patience.

Les règles de la SEC : tout doit être enregistré

Depuis la loi Investments and Securities Act (ISA) 2025, les actifs numériques sont classés comme des titres. Cela change tout. Toute entreprise qui offre des services liés aux cryptos - y compris le minage en tant que service, les échanges ou les portefeuilles - doit obtenir une licence de la Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigeria. Cela inclut les mineurs qui vendent leurs revenus sous forme de tokens ou qui proposent des contrats de minage à des clients. Sans licence, vous êtes hors la loi, même si vous n’avez pas volé ou escroqué quelqu’un.

La SEC exige des conditions strictes : capital minimum, cautionnement de fidélité, siège social au Nigeria, équipe locale, et audits annuels. Les premières licences ont été délivrées en 2024 à Quidax et Busha. Depuis, plus de 50 entreprises ont déposé une demande. Mais les délais sont longs. La SEC vérifie chaque dossier à la loupe. Si vous miniez en 2023, vous ne pouvez plus le faire comme avant en 2025. Vous devez vous enregistrer - ou arrêter.

Les banques ne vous aideront pas - sauf si vous êtes licencié

En 2021, la Banque centrale du Nigeria (CBN) a interdit aux banques de traiter les transactions en crypto. Cette règle a été levée en 2023… mais seulement pour les entreprises licenciées par la SEC. Donc, si vous n’avez pas votre licence, vous ne pouvez pas ouvrir de compte bancaire pour payer vos factures d’électricité, acheter du matériel ou transférer vos revenus. Les mineurs non licenciés doivent se tourner vers les échanges P2P (peer-to-peer), comme Paxful ou LocalBitcoins. C’est possible, mais c’est risqué. Les prix sont volatils, les escroqueries fréquentes, et les recours en cas de litige sont presque inexistants.

Malgré tout, les Nigérians continuent d’acheter et de vendre des cryptos. Entre juillet 2024 et juin 2025, ils ont échangé 92,1 milliards de dollars en actifs numériques - plus que n’importe quel autre pays d’Afrique subsaharienne. Le minage n’est pas la seule activité, mais il en est une partie essentielle. Sans accès bancaire, les mineurs sont obligés de travailler dans l’ombre. Et c’est là que les autorités les traquent.

Des mineurs licenciés négociant avec un agent de la SEC dans un bureau coloré rempli d'icônes crypto.

Les impôts : une facture salée pour les non-conformes

La loi sur l’administration fiscale du Nigeria (NTAA 2025), entrée en vigueur en janvier 2026, a mis le feu aux poudres. Désormais, tout fournisseur de services sur actifs virtuels (VASP) doit déclarer ses revenus de minage comme une activité commerciale. Les impôts sont calculés sur les bénéfices nets, après déduction des coûts d’électricité et d’équipement. Mais le vrai danger, ce n’est pas l’impôt - c’est la sanction.

Si vous ne vous enregistrez pas ou si vous ne déclarez pas vos revenus, vous êtes passible d’une amende de 10 millions de nairas (environ 6 700 $) dès le premier mois. Ensuite, 1 million de nairas par mois supplémentaire. Cela peut vite devenir une facture de 100 000 $ en un an. La SEC peut aussi suspendre ou révoquer votre licence, ce qui signifie la fermeture définitive de votre activité. Les mineurs qui pensaient pouvoir ignorer les règles se rendent compte qu’ils ne peuvent plus se cacher.

Le vrai problème : l’électricité et les coûts

La loi n’est pas le seul obstacle. L’électricité au Nigeria est chère, instable, et souvent inexistante. Les mineurs utilisent des générateurs diesel, ce qui augmente les coûts de fonctionnement de 30 à 50 %. Un ASIC comme l’Antminer S19 pro consomme 3 250 watts. En moyenne, un mineur au Nigeria dépense 200 $ par mois en carburant juste pour garder ses machines allumées. Comparez ça à la Géorgie ou au Canada, où l’électricité est bon marché et fiable. Là-bas, le minage est rentable. Ici, il ne l’est que si vous avez accès à des sources d’énergie alternatives - comme des panneaux solaires ou des partenariats avec des centrales hydroélectriques locales.

Certaines entreprises ont commencé à construire des fermes de minage dans des zones rurales avec des barrages ou des parcs éoliens. Mais ces projets demandent des investissements de plusieurs millions de dollars. Pour un mineur individuel, c’est hors de portée. Beaucoup ont déjà déplacé leur matériel vers le Ghana, le Kenya ou même l’Uruguay. Ceux qui restent au Nigeria le font souvent pour des raisons sociales ou familiales, pas économiques.

Qui est surveillé ? Les types d’opérations concernées

Tous les mineurs ne sont pas traités de la même manière. La SEC cible les plateformes qui interagissent avec les utilisateurs : les services de minage en nuage, les échanges, les portefeuilles. Un particulier qui mine avec un seul ASIC à la maison, sans vendre ses bitcoins à des tiers, n’est pas encore une cible prioritaire. Mais si vous louez vos capacités de minage à d’autres personnes, ou si vous vendez vos cryptos via une plateforme non licenciée, vous entrez dans le champ de la SEC et du EFCC (Commission nationale de lutte contre la corruption).

Le EFCC peut demander des données télécoms pour retracer vos transactions. Si vous avez reçu 50 000 $ en Bitcoin via P2P et que vous avez payé votre facture d’électricité en espèces, ils peuvent vous enquêter pour blanchiment. La loi a été écrite pour attraper les escrocs, mais elle peut aussi toucher les mineurs innocents qui ne savent pas qu’ils enfreignent les règles.

Des mineurs partant du Nigeria avec leurs machines, tandis qu'un agent les observe depuis l'ombre.

Le futur : une voie vers la légalité, mais étroite

Le Nigeria n’est pas en train d’interdire les cryptos. Il essaie de les encadrer. La Politique nationale sur la blockchain de 2023 encourage l’innovation. Les universités enseignent désormais la programmation blockchain. Des incubateurs soutiennent les startups de crypto. Mais tout ça ne sert à rien si vous ne respectez pas les règles de la SEC et de la CBN.

La voie légale existe : enregistrez votre entreprise, obtenez votre licence, ouvrez un compte bancaire autorisé, déclarez vos impôts, et utilisez des fournisseurs d’énergie fiables. C’est long, c’est cher, et c’est compliqué. Mais c’est la seule façon de miner au Nigeria sans risquer d’être arrêté, condamné ou ruiné.

Les alternatives : que font les autres mineurs ?

Beaucoup de mineurs nigérians ont choisi de ne pas se battre contre le système. Ils ont déplacé leur matériel. Le Canada offre des tarifs d’électricité bas, des lois claires, et des incitations fiscales. Le Kazakhstan a des centrales au charbon bon marché et des zones franches pour les mineurs. La Géorgie permet le minage sans licence pour les particuliers. Certains ont même investi dans des fermes en Islande, où la géothermie est gratuite.

Ceux qui restent au Nigeria sont souvent des groupes organisés, avec des accords avec des producteurs d’énergie ou des entreprises de télécommunications. Ils ont des avocats, des comptables, et des systèmes de conformité. Ce ne sont plus des mineurs amateurs. Ce sont des entreprises. Et elles sont prêtes à payer pour rester en règle.

Que faire si vous minez déjà au Nigeria ?

Si vous êtes déjà en activité, voici ce qu’il faut faire maintenant :

  1. Évaluez votre activité : êtes-vous un particulier ou une entreprise ?
  2. Si vous avez des clients ou vendez vos cryptos, vous êtes un VASP - vous devez vous enregistrer à la SEC.
  3. Calculez vos coûts : votre électricité est-elle plus chère que vos gains ?
  4. Si vous ne pouvez pas vous conformer, envisagez de déplacer votre matériel.
  5. Si vous pouvez vous conformer, commencez le processus de licence dès maintenant - les délais peuvent durer 6 à 12 mois.

Ne tardez pas. La SEC commence à mener des audits aléatoires. Les premières saisies de matériel ont eu lieu en août 2025. Les mineurs non enregistrés ont vu leurs ASICs confisqués. Le message est clair : la période d’impunité est terminée.

6 Commentaires

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    Veerle Lindelauf

    octobre 30, 2025 AT 12:51

    J'ai lu cet article avec attention, et je dois dire que c'est une des rares fois où on voit une explication claire sur la situation au Nigeria. Je suis belge, et je ne savais pas que les règles avaient tant évolué depuis 2024. Merci pour les détails sur la SEC, c'est très utile !

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    Jeanette van Rijen

    octobre 31, 2025 AT 08:27

    La classification des actifs numériques comme titres selon l'ISA 2025 constitue une avancée juridique majeure, et la mise en œuvre de la conformité via la SEC représente un cadre réglementaire robuste, bien que lourd à administrer. L'exigence de capital minimum et d'audits annuels est non seulement légitime, mais essentielle pour la stabilité du marché des VASPs. Il convient de noter que la transition vers un écosystème régulé est un processus structurel, non conjoncturel.

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    prima ben

    novembre 1, 2025 AT 02:38

    bonjour je suis une mineuse et j'ai tout perdu en 2024 parce que j'ai pas suivi les trucs de la SEC j'ai juste cru que ça allait durer éternellement c'est la fin de tout je pleure tous les soirs

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    La T'Ash Art

    novembre 1, 2025 AT 03:48

    Le fait que les banques n'autorisent les transactions qu'aux entités licenciées est logique mais extrêmement restrictif. Les mineurs individuels sont laissés à eux-mêmes dans un environnement où l'électricité coûte plus cher que les bénéfices. La régulation n'est pas le problème, c'est l'absence d'infrastructure qui tue l'activité

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    Emeline R

    novembre 2, 2025 AT 13:22

    Je suis tellement contente que quelqu'un ait écrit ça avec autant de clarté !!!! C'est exactement ce que je disais à mes amis depuis des mois !!! La SEC n'est pas un ennemi, c'est un guide !!! Et oui, les générateurs diesel, c'est une catastrophe financière !!! Mais il y a encore de l'espoir !!! Si on s'organise en coopératives, on peut partager les coûts, les panneaux solaires, les avocats !!! On peut y arriver !!!

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    Ronan Hello

    novembre 3, 2025 AT 12:10

    Alors là je suis carrément choqué. On a des mineurs qui se font confisquer leurs ASICs et personne parle des vrais coupables ? Les banques qui ont refusé les comptes pendant 2 ans, les politiciens qui ont changé la loi trois fois sans prévenir, les fournisseurs d'énergie qui vendent l'électricité au prix du caviar ? C'est pas un problème de mineurs, c'est un problème de système. J'espère que la SEC va s'attaquer à eux aussi avant de tout casser

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