Régulations sur la garde de crypto-monnaies en Allemagne : ce que les entreprises doivent savoir en 2025
Mary Rhoton 28 novembre 2025 6

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Les coûts réels peuvent varier de plus de 20 % selon la complexité de votre solution technique et les exigences spécifiques de la BaFin. La plupart des entreprises dépensent entre 500 000 € et 2 000 000 € pour une implémentation complète.

En 2025, l’Allemagne est devenue l’un des marchés les plus rigoureux d’Europe pour la garde de crypto-monnaies. Ce n’est pas simplement une question de conformité : c’est une exigence légale qui détermine si une entreprise peut opérer ou non. Depuis le 1er janvier 2025, toute société qui garde des clés privées de crypto-actifs - qu’il s’agisse de Bitcoin, d’Ethereum ou de jetons de sécurité - doit être autorisée par la BaFin, l’autorité allemande de surveillance financière. Et ce n’est pas une simple formalité. Les exigences sont parmi les plus strictes du continent.

Un cadre juridique en deux temps

L’Allemagne n’a pas attendu l’Union européenne pour encadrer la garde de crypto-actifs. Dès 2020, elle a introduit une loi nationale sous le Kreditwesengesetz (KWG), devenant ainsi le premier pays de l’UE à exiger une licence spécifique pour ce service. Mais depuis le 1er janvier 2025, cette loi a été intégrée dans un cadre plus large : le MiCAR (Règlement européen sur les actifs crypto). Ce règlement, adopté en avril 2023, harmonise les règles dans toute l’UE, mais l’Allemagne l’a renforcé avec des exigences supplémentaires.

Le résultat ? Un système complexe mais précis. Les crypto-actifs comme le Bitcoin ou l’Ethereum sont désormais régis par le MiCAR. Mais si un jeton est considéré comme un titre financier selon le droit civil allemand - par exemple, un jeton représentant une part dans une entreprise - il relève du MiFID II, une loi plus ancienne sur les marchés financiers. Cela signifie qu’un seul fournisseur peut devoir se conformer à deux cadres juridiques différents, ce qui augmente la charge de conformité.

Les exigences techniques et opérationnelles

Obtenir une licence n’est qu’un début. La BaFin exige des fournisseurs de garde des normes techniques extrêmement précises. Les clés privées doivent être stockées à froid - au moins 95 % des actifs - dans des coffres physiques sécurisés. L’accès à ces systèmes nécessite des contrôles biométriques et des signatures multi-équipiers (au moins 3 sur 5). Les portefeuilles logiciels doivent être testés chaque trimestre par des experts externes indépendants, et les résultats doivent être soumis à la BaFin.

Les entreprises doivent aussi prouver qu’elles peuvent survivre à une panne pendant 72 heures minimum. Cela inclut des plans de reprise d’activité, des sauvegardes géographiquement séparées, et des systèmes de détection d’intrusion conformes à la DORA (Loi sur la résilience opérationnelle numérique). En matière de sécurité, les fournisseurs de portefeuilles matériels doivent obtenir la certification Common Criteria EAL 4+, une norme utilisée par les gouvernements pour les systèmes critiques.

Capital minimum et structure organisationnelle

Il ne suffit pas d’avoir une bonne technologie. Il faut aussi de l’argent. Pour une entreprise qui ne propose que la garde, le capital minimum requis est de 125 000 €. Si elle offre d’autres services - comme la gestion de transactions ou la sécurisation des actifs - le capital peut monter jusqu’à 730 000 €. Et ce n’est pas un simple dépôt : la BaFin vérifie que ces fonds sont réellement disponibles et non empruntés.

Chaque entreprise doit aussi avoir au moins deux cadres supérieurs certifiés « aptes et honnêtes » par la BaFin. Ce processus d’évaluation prend des mois. Résultat : il n’y a que 312 professionnels certifiés en Allemagne pour servir les 87 entreprises déjà autorisées. La pénurie de talents est réelle, et les salaires pour ces postes ont augmenté de 40 % en 2024.

Une grande banque allemande domine un marché crypto tandis que de petites startups peinent à atteindre la licence.

La séparation stricte des actifs

L’un des piliers du système allemand est la séparation absolue entre les actifs du client et ceux de l’entreprise. Même en cas de faillite, les crypto-actifs détenus en garde ne peuvent pas être utilisés pour rembourser les créanciers de l’entreprise. Cette règle, renforcée par l’article 54 du MiCAR, est la raison pour laquelle les grands fonds institutionnels comme BlackRock ou DZ Bank ont choisi l’Allemagne comme base pour leur activité crypto.

Les fournisseurs doivent démontrer cette séparation par des preuves techniques : comptes séparés, registres auditables en temps réel, et rapports mensuels à la BaFin. Une seule violation de cette règle peut entraîner la révocation immédiate de la licence - comme ce qui est arrivé à Ethena GmbH en juin 2025, qui a été contrainte de fermer ses opérations sur le stablecoin USDe après avoir mélangé les fonds clients.

Les défis pour les startups et les PME

Si les grandes banques ont les ressources pour s’adapter, les petites entreprises ont du mal. Le processus de demande de licence prend en moyenne 7,2 mois - presque deux fois plus long que dans la plupart des autres pays européens. Les coûts de conformité dépassent souvent les 250 000 € par an, contre une moyenne européenne de 175 000 €. Beaucoup de startups abandonnent avant même de soumettre leur dossier.

Les commentaires sur Reddit et les forums allemands sont unanimes : « C’est un labyrinthe administratif », « On ne peut pas concurrencer les banques avec ces coûts », « On nous demande des documents qu’aucun autre pays ne réclame ». Pourtant, les clients - surtout les institutions - apprécient la sécurité. Les avis sur Trustpilot pour les fournisseurs agréés affichent une note moyenne de 4,3/5, avec la sécurité comme premier point positif.

Scène divisée : échec d'une entreprise non autorisée vs. sécurité exemplaire avec certification et confiance.

Le marché en pleine croissance

Malgré les obstacles, le marché allemand de la garde crypto est en pleine expansion. En juin 2025, les actifs sous garde atteignaient 48,7 milliards d’euros, une croissance de 28,3 % en un an. Les trois grandes banques allemandes - Deutsche Bank, Commerzbank et DZ Bank - contrôlent ensemble 58 % du marché. Les acteurs spécialisés comme Coinbase Custody et Finoa en détiennent 27 %. Et 12 entreprises étrangères ont créé des filiales en Allemagne en 2025 pour accéder au marché européen via cette plateforme réglementaire.

La demande vient surtout des entreprises du DAX 30 : 63 % d’entre elles utilisent désormais des fournisseurs de garde agréés en Allemagne. Pourquoi ? Parce que les règles sont claires, stables, et qu’elles protègent les actifs. Même si les coûts sont élevés, la confiance est plus grande qu’ailleurs.

À venir : DAC 8 et la réforme du droit des titres

La régulation ne s’arrête pas là. À compter du 1er janvier 2026, la DAC 8 entrera en vigueur. Cette directive européenne oblige les fournisseurs de garde à transmettre automatiquement les données de transactions aux autorités fiscales allemandes. Cela implique de nouveaux systèmes techniques, des coûts supplémentaires de 15 à 20 %, et une pression accrue sur les équipes de conformité.

Par ailleurs, le ministère de la Justice travaille à une réforme du droit civil des titres, qui devrait être achevée d’ici le deuxième trimestre 2026. Si un jeton est reconnu comme un titre civil - c’est-à-dire un actif ayant une valeur juridique équivalente à une action ou une obligation - alors sa garde devra être effectuée par une banque autorisée, et non par un simple fournisseur de services crypto. Selon les projections, 70 à 80 % des jetons de sécurité pourraient être concernés. Cela pourrait transformer complètement le paysage de la garde : les entreprises spécialisées devront soit se transformer en banques, soit se retirer du marché.

Conclusion : un modèle à la fois rigoureux et attractif

L’Allemagne n’est pas le pays le plus facile pour lancer une entreprise de garde crypto. Mais elle est de loin le plus fiable. Pour les investisseurs institutionnels, les fonds souverains ou les grandes entreprises, la sécurité et la transparence l’emportent sur la rapidité. Pour les startups, le chemin est raide - mais les rares qui réussissent bénéficient d’une réputation solide, d’un accès au marché européen et d’une clientèle exigeante mais fidèle.

En 2025, la garde crypto en Allemagne n’est pas une option. C’est une norme. Et ceux qui la respectent ne sont pas seulement en conformité : ils sont en avance sur l’Europe entière.

Qui doit obtenir une licence pour la garde de crypto-monnaies en Allemagne en 2025 ?

Toute entreprise qui garde des clés privées de crypto-actifs pour des tiers - qu’il s’agisse de Bitcoin, d’Ethereum ou de jetons de sécurité - doit être autorisée par la BaFin. Cela inclut les portefeuilles à froid, les solutions multi-signatures et même les services d’administration de transactions si les clés sont contrôlées par l’entreprise. Même les entreprises étrangères qui offrent ces services à des clients allemands doivent obtenir une licence.

Quelle est la différence entre MiCAR et le KWG en matière de garde crypto ?

Le KWG est la loi allemande de 2020 qui a introduit la première licence nationale pour la garde crypto. MiCAR est le règlement européen entré en vigueur en 2025 qui harmonise les règles dans l’UE. Depuis le 1er janvier 2025, le KWG a été mis à jour pour se conformer à MiCAR, mais il conserve des exigences spécifiques allemandes, notamment la distinction entre actifs de type titre et actifs non titres. Ainsi, une entreprise doit respecter à la fois MiCAR et les règles complémentaires du KWG.

Combien coûte une licence de garde crypto en Allemagne ?

Le coût d’obtention de la licence est compris entre 50 000 € et 150 000 € en frais administratifs et juridiques. Mais le coût total d’implémentation - infrastructure technique, capital minimum, personnel certifié, audits, conformité - varie de 500 000 € à plus de 2 millions d’euros, selon la taille et la complexité du service offert.

Pourquoi les grandes banques allemandes dominent-elles le marché de la garde crypto ?

Elles avaient déjà les infrastructures, les licences bancaires, les équipes de conformité et les capitaux nécessaires pour s’adapter rapidement à MiCAR. De plus, elles bénéficient d’un processus accéléré de notification (3 mois au lieu de 6-9 mois) grâce à leur statut de prestataire MiFID II. Cela leur a permis de capter 58 % du marché des actifs sous garde en 2025.

Quels sont les risques de ne pas être agréé en Allemagne ?

Opérer sans licence est illégal. Les sanctions incluent des amendes pouvant atteindre 5 % du chiffre d’affaires annuel, la fermeture immédiate des activités, et la confiscation des actifs. En juin 2025, la BaFin a ordonné la liquidation d’Ethena GmbH pour avoir garde des fonds sans autorisation. Les clients ont eu 45 jours pour retirer leurs actifs, sous supervision judiciaire.

6 Commentaires

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    maxime plomion

    novembre 28, 2025 AT 22:26

    Les exigences techniques sont féroces, mais c’est ce qui fait la réputation de l’Allemagne. J’ai travaillé sur un projet de garde en 2024, et même avec une équipe expérimentée, on a mis 10 mois pour être conforme. Les audits trimestriels ? Un cauchemar. Mais une fois validé, les clients viennent comme des mouches. La confiance, c’est du cash.

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    Sophie Wallner

    novembre 30, 2025 AT 16:18

    Oh là là, encore un article qui glorifie la bureaucratie comme si c’était de l’art. 🙄 250k€/an pour « sécuriser » des clés ? Mon chat a un meilleur système de sécurité que ça. Et on appelle ça « l’Europe de la confiance » ?

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    Monique Wasserman

    décembre 2, 2025 AT 10:47

    Il est essentiel de souligner que l’approche allemande, fondée sur une rigueur juridique inébranlable et une séparation stricte des actifs, constitue un modèle épistémologique de gouvernance financière moderne. L’absence de cette structure dans d’autres juridictions révèle une fragilité systémique profonde, voire une négligence délibérée.

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    Babette Silber

    décembre 4, 2025 AT 08:51

    ÇA ME REND FOLLE 😭😭😭 125 000€ de capital minimum ?! Pourquoi pas demander aux startups de payer en or pur et de signer un pacte avec le diable ?! On dirait que les banques ont écrit la loi elles-mêmes… #JeSuisUneStartupEnPéril #CryptoEnAllemagneCestUnPiège

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    Tainá Viviane

    décembre 5, 2025 AT 18:54

    Il est regrettable que certains perçoivent cette régulation comme une entrave, alors qu’elle protège les investisseurs contre des pratiques prédatrices. La précision légale, l’auditabilité, la transparence - ces principes ne sont pas des coûts, ce sont des fondations.

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    Collin T.

    décembre 7, 2025 AT 12:48

    La BaFin ne contrôle rien, elle surveille juste les faux-pas pour ensuite les exploiter. Tu penses que c’est pour la sécurité ? Non. C’est pour que les banques puissent racheter les startups à 10% de leur valeur. Et les clients ? Ils croient encore qu’ils sont protégés. Tant pis pour eux.

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