Restrictions bancaires en Argentine sur les transactions en crypto : ce qu'il faut savoir en 2025
Mary Rhoton 31 octobre 2025 4

Calculatrice d'impôt sur les crypto-monnaies en Argentine

Comment ça marche

En Argentine, les transactions en crypto-monnaies sont soumises à des taxes de 5 à 15 % selon le type d'actif et la nature de l'échange. Cette calculatrice vous aide à estimer votre impôt en fonction de votre transaction.

Note importante : Les VASP sont obligés de déclarer toutes les transactions importantes à l'unité de renseignement financier (UIF). Les particuliers doivent déclarer leurs gains dans leur déclaration fiscale annuelle.

Veuillez saisir les informations ci-dessus pour voir le résultat.

En Argentine, les banques ne peuvent plus traiter aucune transaction en crypto-monnaie. Cela ne veut pas dire que les Argentins ont perdu accès à la blockchain ou aux actifs numériques. Au contraire. Depuis 2025, ils utilisent les crypto-monnaies plus que jamais - mais via des plateformes spécifiques, pas via leur compte bancaire.

Les banques interdites de crypto : pourquoi ?

Le Banco Central de la República Argentina (BCRA) a interdit aux banques de proposer, gérer ou faciliter toute opération liée aux crypto-monnaies. Pourquoi ? Parce que les réserves de change du pays sont fragiles. Depuis des années, les Argentins se tournent vers le dollar et les crypto-monnaies pour protéger leur argent contre l’inflation galopante. En 2025, environ 30 % de la population possède au moins une crypto. Beaucoup utilisent des stablecoins comme USDT ou USDC pour sauvegarder leur pouvoir d’achat.

Le BCRA craignait que les banques ne deviennent des ponts entre le système financier traditionnel et le marché des crypto-monnaies - ce qui pourrait déstabiliser encore plus les réserves en devises. Alors, il a tranché : pas de crypto dans les banques. Point final.

Qui peut alors gérer vos crypto-monnaies ?

La réponse : les VASP. Ce sont des Virtual Asset Service Providers, ou prestataires de services sur actifs numériques. Ce sont des entreprises enregistrées auprès de la Commission nationale des valeurs mobilières (CNV), l’organisme de régulation des marchés financiers en Argentine.

Depuis mars 2025, toute plateforme qui veut offrir des services comme l’échange, le stockage ou la négociation de crypto en Argentine doit être enregistrée auprès de la CNV. Les délais étaient serrés : les particuliers avaient jusqu’au 1er juillet 2025 pour s’enregistrer, les entreprises locales jusqu’au 1er août, et les entreprises étrangères ciblant les Argentins jusqu’au 1er septembre. Le cadre complet est entré en vigueur le 31 décembre 2025.

Les VASP doivent respecter des normes strictes : capital minimum en dollars américains, vérification des clients (KYC), suivi des transactions, détection des activités suspectes, et rapports mensuels à la CNV. Ils doivent aussi suivre les recommandations du GAFI (Financial Action Task Force) pour lutter contre le blanchiment d’argent.

Les banques ne peuvent rien faire - mais vous, vous pouvez tout faire

C’est ici que ça devient intéressant. Même si les banques sont coupées du monde crypto, le gouvernement argentin a levé les contrôles des changes - le fameux cepo cambiario - en avril 2025. Cela signifie que vous pouvez acheter des dollars légalement, sans limite. Et vous pouvez aussi acheter, vendre ou échanger des crypto-monnaies sans restriction.

La seule différence ? Vous ne pouvez pas le faire depuis votre compte bancaire. Vous devez utiliser un VASP. Par exemple, vous achetez des USDT sur une plateforme comme Binance ou une VASP locale. Ensuite, vous transférez ces USDT à un commerçant qui les accepte. Ou vous les échangez contre des pesos via un VASP qui propose ce service.

Les banques ne peuvent pas vous aider à convertir vos crypto en pesos. Elles ne peuvent pas vous offrir de portefeuille crypto. Elles ne peuvent même pas vous dire si vous avez un compte lié à une crypto. Tout cela est hors de leur portée. Le système est scindé : d’un côté, les banques pour les pesos et les dollars traditionnels. De l’autre, les VASP pour tout ce qui est numérique.

Un commerçant argentin acceptant un paiement en crypto, tandis qu'un touriste est rejeté par une banque.

Les crypto-monnaies et la taxation : un nouveau système

Le gouvernement a aussi mis en place une loi de régularisation des actifs, la Loi 27,743. Jusqu’au 30 septembre 2025, les Argentins pouvaient déclarer leurs actifs crypto à l’administration fiscale pour éviter des pénalités. Ce n’était pas une amnistie, mais un appel à la transparence. Depuis, tous les gains en crypto sont imposables.

Les transactions transfrontalières en crypto sont soumises à une taxe de 5 à 15 %, selon le type d’actif et la nature de l’échange. Mais encore une fois : ces transactions ne passent pas par les banques. Elles sont traitées par les VASP, qui doivent les déclarer à l’unité de renseignement financier (UIF).

Qu’en est-il des touristes et des nomades numériques ?

Si vous voyagez en Argentine avec des crypto-monnaies, vous pouvez les utiliser pour payer des hôtels, des restaurants ou des services - tant que le commerçant les accepte. Mais vous ne pourrez pas les convertir en pesos directement à la banque. Vous devrez passer par un VASP. Certains cafés ou auberges proposent déjà des kiosques pour acheter des pesos avec des crypto via un VASP local.

Les plateformes comme TRON ou Ethereum sont populaires parmi les expatriés. Mais elles doivent fonctionner à travers un VASP agréé. Pas de dépot direct depuis votre portefeuille MetaMask vers un compte argentin. Pas de retrait de cash via un guichet bancaire avec une clé privée. Tout passe par les plateformes enregistrées.

Les conséquences pour les entreprises et les petits acteurs

Les grandes entreprises comme Binance ou Kraken ont pu s’adapter. Elles ont ouvert des entités locales, embauché des équipes de conformité, et investi dans la technologie pour répondre aux exigences.

Les petits acteurs, en revanche, peinent. Un développeur qui crée une application de paiement en crypto doit maintenant trouver une banque pour gérer ses revenus en pesos - sans pouvoir utiliser de compte bancaire lié à ses activités crypto. Il doit aussi payer les frais de VASP, les audits, les rapports mensuels. Le coût de la conformité est élevé. Certains ont dû arrêter leurs activités.

C’est un paradoxe : le gouvernement veut encourager l’innovation, mais il rend la vie difficile à ceux qui n’ont pas les moyens de se conformer. La solution ? Des incubateurs soutenus par l’État pour aider les startups crypto à naviguer dans ce nouveau système.

Une séparation visuelle entre une banque fermée et un marché numérique dynamique en Argentine, avec des kiosques de conversion crypto-pesos.

La stratégie argentine : séparer pour protéger

L’Argentine est l’un des rares pays au monde à avoir pris une décision aussi claire : la crypto est légitime, mais elle n’a pas sa place dans le système bancaire traditionnel. Ce n’est pas une interdiction. C’est une séparation.

Le pays a choisi d’encadrer l’innovation sans la laisser contaminer les banques. C’est une approche unique en Amérique latine. Le Brésil, le Mexique ou la Colombie cherchent à intégrer les crypto dans le système bancaire. L’Argentine, elle, a choisi de les isoler - pour les protéger, et pour protéger ses réserves.

Le résultat ? Un écosystème crypto dynamique, mais complètement séparé. Des millions d’Argentins utilisent des stablecoins chaque jour. Des entreprises acceptent les crypto comme moyen de paiement. Des plateformes locales prospèrent. Et les banques ? Elles regardent de loin, sans pouvoir intervenir.

Que faire si vous êtes un utilisateur ordinaire ?

Si vous êtes argentin et que vous utilisez des crypto-monnaies :

  • Choisissez un VASP enregistré auprès de la CNV (vérifiez la liste sur leur site officiel).
  • Ne transférez jamais de crypto depuis votre compte bancaire. C’est impossible, et c’est aussi illégal.
  • Conservez vos clés privées en sécurité. Les VASP ne sont pas des banques - ils peuvent être piratés.
  • Conservez tous vos reçus de transaction. Ils seront utiles pour vos déclarations fiscales.
  • Si vous vendez des crypto et réalisez un gain, déclarez-le. Les sanctions sont sévères.

Si vous êtes un touriste ou un nomade numérique :

  • Vous pouvez payer en crypto là où c’est accepté - c’est légal.
  • Vous ne pouvez pas convertir vos crypto en pesos dans une banque.
  • Utilisez un VASP local pour convertir vos actifs numériques en pesos, si nécessaire.
  • Ne comptez pas sur les banques pour vous aider. Elles ne le peuvent pas.

Le futur : un modèle à suivre ?

L’Argentine ne cherche pas à être la capitale mondiale des crypto. Elle veut juste les contrôler. Et elle le fait de manière originale : en créant un système parallèle, rigoureux, et transparent.

Le pays pourrait devenir un modèle pour d’autres nations en crise monétaire. Une manière de permettre l’innovation sans sacrifier la stabilité financière. Les banques restent en sécurité. Les citoyens gardent leur liberté d’usage. Et les autorités gardent la main sur les risques.

En 2025, l’Argentine a montré qu’il est possible d’accepter la crypto sans la laisser entrer dans les banques. Ce n’est pas une révolution. C’est une réforme intelligente.

Pourquoi les banques argentines ne peuvent-elles plus traiter les crypto-monnaies ?

Le Banco Central de la República Argentina (BCRA) a interdit aux banques de traiter les crypto-monnaies pour protéger les réserves de change du pays. Avec 30 % de la population détenteur d’actifs numériques, les banques risquaient de devenir des canaux de fuite de devises. La décision vise à isoler le système bancaire traditionnel du marché crypto, tout en permettant à ce dernier de se développer via des prestataires agréés.

Où puis-je échanger des crypto-monnaies en Argentine en 2025 ?

Vous devez utiliser un VASP (Virtual Asset Service Provider) enregistré auprès de la CNV. Ces plateformes sont les seules autorisées à offrir des services d’échange, de stockage ou de négociation de crypto en Argentine. Les banques ne peuvent plus jouer ce rôle. Vérifiez la liste des VASP agréés sur le site officiel de la CNV avant d’utiliser une plateforme.

Puis-je payer en crypto dans les commerces en Argentine ?

Oui, c’est totalement légal. De nombreux commerçants acceptent les crypto-monnaies, surtout les stablecoins comme USDT ou USDC. Cela ne passe pas par les banques - le paiement se fait directement entre portefeuilles. Mais attention : le commerçant doit déclarer ces recettes à l’administration fiscale, et vous devez conserver vos reçus pour vos déclarations.

Les touristes peuvent-ils utiliser des crypto-monnaies en Argentine ?

Oui, les touristes peuvent payer en crypto là où c’est accepté. Mais ils ne peuvent pas convertir leurs crypto en pesos via une banque. Pour cela, ils doivent utiliser un VASP local. Certains hôtels ou auberges proposent des kiosques pour convertir des crypto en pesos en direct. Il est recommandé d’avoir un peu de pesos en espèces pour les petits achats.

Quelle est la différence entre un VASP et une banque en Argentine ?

Un VASP est une entreprise spécialisée dans les actifs numériques, régulée par la CNV. Elle peut offrir des services d’échange, de stockage ou de gestion de crypto. Une banque, elle, ne peut plus faire aucune de ces choses. Les banques gèrent uniquement les pesos et les dollars traditionnels. Les deux systèmes sont séparés : l’un pour les actifs physiques, l’autre pour les actifs numériques.

Les gains en crypto sont-ils imposables en Argentine ?

Oui. Depuis 2025, tous les gains réalisés sur les crypto-monnaies sont soumis à l’impôt. Les VASP doivent déclarer les transactions importantes à l’unité de renseignement financier (UIF). Les particuliers doivent déclarer leurs gains dans leur déclaration annuelle. Un programme de régularisation a été ouvert jusqu’au 30 septembre 2025 pour les détenteurs non déclarés.

4 Commentaires

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    Sabine Petzsch

    octobre 31, 2025 AT 22:13

    Enfin quelqu’un qui comprend que la crypto, c’est pas un problème à éradiquer mais une opportunité à canaliser 😌
    Les Argentins ont trouvé un équilibre fou : pas de banques, mais plein d’innovation. C’est du génie, pas de la folie.
    Je suis impressionnée par la façon dont ils ont transformé une crise en modèle.
    Le reste du monde devrait regarder, pas juger.
    Et oui, je dis ça même si je vis à Paris et que j’ai encore un compte bancaire… 🤷‍♀️

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    Anaïs MEUNIER-COLIN

    novembre 1, 2025 AT 14:33

    Ah oui bien sûr, les Argentins sont des génies parce qu’ils ont fait une loi pour éviter que les banques soient corrompues par les crypto…
    Comme si c’était nouveau. Comme si les banques n’ont jamais été des ponts vers la liberté financière.
    Vous oubliez que c’est le gouvernement qui a créé cette crise, et maintenant il veut se faire passer pour le sauveur.
    Je déteste ce genre de récits de héros qui cachent des dictatures.

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    Marc Noatel

    novembre 2, 2025 AT 10:00

    Je travaille dans la compliance pour un VASP à Buenos Aires.
    La réalité est plus nuancée que ce que dit l’article.
    Les petites plateformes ont du mal, oui, mais les grandes comme Binance ont créé des filiales avec des équipes locales de 50 personnes.
    Le vrai défi, c’est le KYC : les Argentins n’ont pas tous de pièces d’identité numérisées, donc on passe des heures à vérifier des photos de permis de conduire prises sous la table.
    Ça prend du temps, mais ça marche.
    Et oui, les gens utilisent USDT comme monnaie de tous les jours. J’ai vu un vendeur de tacos accepter 200 USDT pour un repas. Sans sourciller.

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    Baptiste rongier

    novembre 3, 2025 AT 19:37

    Je trouve ça fascinant comment une crise monétaire peut forcer l’innovation.
    Les banques sont bloquées, donc les gens ont créé un écosystème parallèle plus rapide, plus transparent, et plus résilient.
    Je me demande si l’Europe devrait pas faire pareil…
    On est bloqués par des règles qui protègent les banques, pas les citoyens.
    On parle de digitalisation, mais on refuse les vraies solutions.
    Les Argentins sont en avance sur nous, et on les critique plutôt que d’apprendre.

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